samedi 24 mai 2014

James STORME

James Storme est un ancien joueur et entraîneur de football belge né le 12 avril 1943.































Biographie
Ancien milieu de terrain de l'ARA La Gantoise et du Standard de Liège dans les années 1960, il a fait une carrière d'entraîneur dans les années 1990.



Carrière

Parcours professionnel: 

1963-1964 ARA La Gantoise - (-)
1965-1968 Standard de Liège 53 matchs  (15 buts)
1968-1970 Union St-Gilloise 0 (0)
1975-1976 VG Ostende - (-)

Palmarès: 
Vainqueur de la Coupe de Belgique en 1964 avec l'ARA La Gantoise

Équipes entraînées:

1989-1990 KV Ostende
1992-1993 K Boom FC
1993-1994 KV Courtrai
1994-1995 KSC Lokeren
1996-1997 K Beerschot VAC
1997-1998 RAEC Mons
1999-2000 KSV Roulers

Roger Claessen - James Storme























































Roger Claessen - James Storme
































ARTICLE DE 1992

James Storme, le pote de Roger Claessen revient, vingt-deux ans après, fouler le terrain de ses exploits
Une vie à rendre jaloux l'agent 007!
L'ancienne vedette gantoise dirige à Boom une demi-équipe du Standard, un club... dont il membre d'honneur à perpétuité.
Allo, James, quelles nouvelles? Tout va très bien, merci, Roger. Mis à part que je n'ai plus d'équipe!
La conversation téléphonique remonte au mois de juin dernier. Le contact avait été établi par Henrotay qui, au lendemain de la victoire de Boom dans le tour final de division II, avait tenu à appeler Storme, un ancien de Sclessin passé aux commandes de la phalange anversoise. Question de lui adresser ses félicitations. Il avait trouvé au bout du fil un interlocuteur visiblement abattu. À peine l'entraîneur venait-il, la veille, de boucler son tour d'honneur que le président des Briquetiers lui annonça:
Nous sommes au bord du gouffre. Il va falloir vendre pour apurer nos dettes.
Boom se sépara ainsi, pour 36 millions de FB, de quatre de ses plus beaux fleurons: Van Wambeke, De Coninck, Buana et, surtout, Glenn De Boeck.
J'avais sorti celui-là de la réserve pour en faire un international espoir, soupira Storme. Avec Buana à ses côtés, il était tellement fort que j'ai pu me permettre, toute la saison, de jouer avec deux arrières...

CLUB SATELLITE
Afin de le tirer d'embarras, Henrotay proposa un marché à Storme, membre perpétuel du Standard depuis qu'il acquitta, dans les années 60, sa cotisation au «club des 1000.»
Il me cédait une demi-équipe de semi-réservistes pour un an. Que j'étais chargé de dynamiser. Pour le bien de Boom comme pour celui du Standard.
Le premier club satellite gravitant sur l'orbite de la division I était né. Ernst, Delcampe, De Meersman, Rivas et Snow débarquaient ainsi à Boom. Tous, à l'exception de Snow, rentré seulement cette semaine des États-Unis, ont entamé le championnat dimanche. Par une retentissante victoire sur Ekeren.
On a essentiellement parlé de Ruwie, qui a marqué deux de nos trois buts. C'est vrai que notre petit attaquant de la Sierra Leone a été, du haut de ses 162 centimètres, tout bonnement exemplaire. Mais il n'aurait rien pu faire sans le concours de ses équipiers.
Samedi soir, à la tête de ses poulains, James Storme retrouvera le théâtre de ses exploits d'antan. Extérieur gauche de La Gantoise, où il conquit la Coupe de Belgique aux côtés des Segers, Orlans, Mokuna et autre Willems, il tapa en 1965 dans l'oeil de Roger Petit auquel il avait été présenté par... Roger Claessen.
Pavic s'était retrouvé dans l'embarras à l'occasion d'une tournée du Standard en Espagne. Paeschen étant blessé, le Yougoslave était en panne de gaucher. Claessen était devenu mon grand copain en équipe nationale militaire. Il proposa que je l'accompagne à Madrid.
L'affaire était dans le sac. James quitta Gand pour 3,7 millions de F. Une véritable fortune à l'époque.
Le Standard n'a jamais eu à se plaindre de moi. Les journalistes liégeois non plus. Avec Roger, j'ai alimenté constamment la chronique mondaine. Et la vie nocturne du «Carré».

PRINCES DE NUIT
Copains inséparables au point de partager le même appartement, Storme et Claessen menèrent une vie d'enfer. Sur la pelouse comme dans les bars.
On m'avait rapidement affublé du surnom de James Bond. Et Roger aimait se faire appeler James Dean. Sa fureur de vivre l'a perdu. J'ai eu un peu plus de chance.
Storme est effectivement né sous le signe d'une bonne étoile. Tout avait pourtant débuté, ici-bas, par un drame épouvantable. Alors qu'il avait tout juste 12 mois, son père, ingénieur chimiste, fut mortellement brûlé dans un accident professionnel. Son deuxième papa l'éleva comme son fils. Champion de Belgique de lutte, il lui insuffla l'amour du sport. Le goût de l'effort. Et du défi.
À 26 ans, je me suis retrouvé à la tête de l'entreprise familiale, spécialisée dans l'affinage de l'aluminium. Mon job principal consiste depuis lors à courir le monde pour acheter des non-ferreux aux cours les plus intéressants.
James Storme avait à la naissance le sens des affaires. Il fit prospérer tant et plus sa société qui occupe une centaine de personnes. Sa fortune est maintenant colossale.

MERCEDES ET TESTA ROSSA
Roulant tantôt en Mercedes, tantôt en Ferrari Testa Rossa, James a bossé comme un fou pour conquérir ces privilèges, le foot ne devenant plus, au fil du temps, qu'un hobby.
Ma passion pour ce sport m'a coûté plus d'argent qu'il m'en a jamais rapporté.
Transféré en 1969, en même temps que Teugels, au pied de la Butte, il porta pendant deux saisons l'Union Saint-Gilloise à bout de bras. Avant de raccrocher les souliers au clou. Il avait alors 28 ans. Après deux années sabbatiques, il joua une dernière fois pour le compte du VG Ostende qu'il ramena en division II avant d'en devenir... le vice-président. Albert De Meester et Willy De Clercq l'appelèrent alors au chevet de La Gantoise où il injecta un sacré paquet de millions et qu'il sauva de la relégation en reprenant lui-même la direction de l'équipe en main.
Je n'ai jamais revu mon argent. Je suis toujours administrateur du club et Van Milders, l'actuel président du club, m'a bien promis, par convention, de me rembourser à partir du 1er janvier... 2000. Mais je serai peut-être mort à ce moment là!

DERNIER DÉFI
Repris de plus en plus par le virus du ballon rond, Storme s'est piqué au jeu à l'occasion de son éphémère passage à la tête des Buffalos. En 1986, Ostende, où il résidait, lui lance un signal de détresse. James se met au travail et, avec de très petits moyens (il lui arrivait de payer de sa poche les primes des joueurs), il rebâtit une équipe compétitive en division III.
En 1988-89, nous avons été en tête du premier au 29e match. Avant de nous faire battre sur le fil, le dernier dimanche, par Harelbeke. Nous avons ainsi échoué, pour la montée, avec 45 pts. Jamais, je n'ai été aussi déçu de ma vie.
Jurant ses grands dieux qu'on ne l'y reprendrait plus, Storme rentra sous sa tente. Pas pour longtemps. Le Heirnis Gand frappa à son tour à sa porte. Et là encore, Storme échoua à la deuxième place. Avant de ramener enfin Boom parmi l'élite. Aujourd'hui, il redécouvre, vingt ans plus tard, la division I.
Un monde où la mafia et le charlatanisme règnent en maîtres. Je suis sidéré par les sommes qu'on y dépense, pour des entraîneurs souvent nuls, archi-nuls sur plan tactique. J'ai eu honte de voir jouer le Standard à l'Antwerp. Haan s'est d'abord plaint d'avoir cinq titulaires absents. Puis s'est déclaré après coup satisfait du comportement de ses joueurs. On devrait lui infliger une lourde amende pour avoir osé dire des stupidités pareilles. Anderlecht n'a pas fait mieux la veille. Tous ces entraîneurs évoluent avec la peur au ventre. Qu'on me donne un jour leurs moyens, et je vous jure qu'on verra du spectacle. Je suis prêt à passer la main, dans mes affaires, pour me consacrer essentiellement à cette mission. Mais il faudra évidemment me donner d'autres arguments qu'à Boom où nous n'avons d'autre issue que de lutter pied à pied pour sauver notre peau. Le Standard, meurtri par sa défaite de samedi dernier, va tout mettre en oeuvre pour nous atomiser. Il y parviendra peut-être mais ça ne changera rien à ce que je pense de Haan. Ni de la plupart de ses collègues... Quel dommage que je n'aie pas ici le matériel pour appliquer mes idées. Car je ne peux tout de même pas conduire tout droit mes gamins au casse-pipes...
Quelque part, six pieds sous terre, au petit cimetière de Warsage, un rire grinçant parcourt la galerie des gisants.
Roger-la-Honte apprécie toujours ce langage-là!

Standard - Union St Gilloise 1968-69 























Debout de g à d : Jacques Qerard , Paul Schraepen , Marcel Deprez , Michel Arnold , Paolo Zalamena et Léonard Gorissen . 
Accroupis de g à d : Fernand Verleysen , Julien Geldhof , Chris Lauwers , Jacques Teugels et James Storme .

Saison 1965-1966



































Debout de g à d : Jef Vliers , Frans Dignef , Guillaume Raskin , Lucien Spronck , Paul Vandenberg et Jean Pierre Marchal .
Accroupis de g à d : Léon Semmeling , Marcel Paeschen , Roger Claessen , Velco Naumovic et James Storme

1963 James Storme à La Gantoise































1965-66 Standard-Anderlecht





























  Heylens-Storme après le match

19/05/1968 Charleroi - Standard 0-1 























Debouts de g à d : Julien Onclin, Leon Jeck, Jacky Beurlet, Lucien Spronk, Christian Piot, Jean Thissen, Michel Pavic
Accroupis de g à d : Léon Semmeling, Velco Naumovic, Roger Claessen, Jean Jean-Paul Colonval, James Storme
30 ème journée  buteur Jean-Paul Colonval

Juin1965 James Storme et Mr Grisard























1966 James Storme - Roger Claessen
























14/02/2018










JAMES STORME : Un œil de Lynx, le feeling du coach, Roger Lukaku et les frères M’Penza pour preuves…
Aujourd’hui, nous avons rendez-vous avec le troisième, et dernier, joueur que j’ai eu le plaisir de rencontrer lors de mon week-end pascal à la Mer du Nord.
Comme nous le découvrirons plus loin, si James n’a pas fait une très longue carrière comme joueur au plus haut niveau de notre championnat national, c’est sans aucun doute à cause de deux paramètres importants. D’une part son boulot à responsabilités qui lui prenait beaucoup de temps avec toutes les difficultés d’encore pouvoir s’entrainer pour évoluer à un tel niveau, d’autre part une grave blessure, rupture du tendon d’Achille, qui mit près d’un an et demi pour guérir. Arrivé en 1965 au Standard, en provenance de La Gantoise, James resteras trois saisons en bord de Meuse au sein d’une équipe (prise au hasard de ma part) qui avait une sacrée fière allure, excusez du peu : Piot, Beurlet, Jeck, Spronck, Thissen, Onclin, Semmeling, Naumovic, Claesen, Colonval, Storme. Sous la houlette de Michel Pavic…
Lorsqu’il quittera les Rouches à l’issue de la saison 1967-1968, il s’arrêtera en chemin, à Bruxelles, sans doute pour y saluer « Manneken-Pis » mais surtout pour y faire deux piges supplémentaires à l’Union Saint Gilloise. Il faut dire que quelques liégeois avaient, ou allaient, gouter aux joies du Parc Duden et/ou du Stade Oscar Bossaert…
LA FAMILLE STORME AU GRAND COMPLET, UNE BELLE DYNASTIE…
Lorsque le petit James pointa le petit bout de son nez le 12 avril 1943, il ne s’imaginait certainement pas que quelques 75 années plus tard, il serait à la tête du sacrée Dynastie…
« Ah ça c’est une évidence sourit James. Vous savez, j’ai perdu mon Papa, Guido, très jeune, j’avais tout juste 24 ans. Tandis que ma Maman, Mariette, est décédée il y a deux ans, elle avait 93 ans. Nous étions deux enfants à la maison, j’ai une sœur, Huguette, 1 an plus âgée que moi ». Et puis, quelques années plus tard, James, à son tour, se mit à élargir le cercle familial…
« Et oui, je suis l’heureux papa de trois enfants : Stéphanie (50 ans), Claudio (48) et James Junior (23). Et de plus, l’heureux grand-père de quatre petits-enfants, deux filles et deux garçons : Estelle, Manon, Naguy et Vic… ».
































MA PREMIÉRE CARTE D’AFFILIATION À LA GANTOISE, MON PREMIER MATCH CONTRE PELÉ
James étant né à Gand et ayant passé toute sa jeunesse dans la cité gantoise, quoi de plus normal qu’il ait signé sa première carte d’affiliation chez les « Buffalos » …
« J’ai effectivement signé mon affiliation à La Gantoise et j’ai débuté en Scolaires. Nous avions une superbe équipe, nous avons été sacrés Champion de Belgique, vainqueurs contre le Sporting de Charleroi, où évoluaient entre-autre, Jean-Paul Spaute et Georget Bertoncello. J’ai joué mon premier match en Première que j’avais tout juste 16 ans, un souvenir impérissable puisque pour cette grande première, j’ai joué contre le Roi Pelé. C’était lors d’un match amical La Gantoise – Santos. Quel souvenir pour un gamin de seize ans ! ».
SIX ANS À GAND, TROIS ANS AU STANDARD, DEUX ANS A L’UNION ET PUIS LE BOULOT EN DECIDA AUTREMENT…
Nous n’avons pratiquement pas parlé de la carrière de joueur de James, Celui-ci préférant nous narrer ses exploits en tant que Coach. Et lorsque l’on parle d’exploits, au fur et à mesure que nous avancions au fond du « bois », nous nous rendions compte que nous assistions à un vrai parcours du combattant parsemé d’embûches, avec des rebondissements çà et là. Comme je l’ai signalé dès le début de ces entretiens, nous ne parlerons pas d’argent, ni de religion, encore moins de corruption ! Et même si j’ai eu connaissance de certaines pratiques, elles resteront des secrets d’alcôves. Mais je dois avouer en connaissance de cause que lorsque j’ai vu certains résultats de matchs, et encore la fin du match de la partie entre le Real et la Juventus, Je me pose quand même certaines questions… Mais laissons la parole à James…
« Il faut savoir qu’en 1970, je suis devenu Directeur commercial pour une firme de métaux à Vilvorde et à partir de ce moment-là, ce n’était plus possible de concilier le boulot avec le football de haut niveau. Dommage car Guy Thys m’avait appelé pour jouer en équipe nationale. J’ai poliment refusé tout en lui conseillant d’appeler Jacques Teugels à ma place. Pour rester en condition, je me suis affilié à Grimbergen, le club de Michel Verschueren. Je m’entrainais pour jouer les matchs amicaux. Malheureusement, lors du dernier entraînement, je me suis déchiré le tendon d’Achille, il m’a fallu près d’un an et demi pour guérir. Comment et pourquoi ai-je rejoué au football ? Un pari avec un copain au club de tennis, qui me taquinait en disant que je n’étais plus capable de jouer au football. Comme j’habitais à Ostende, je me suis inscrit au VG Ostende (Division III), deux mois de préparation. Après 1 an, nous avons été champions, la montée en Division II, on a joué le tour final et je suis même devenu Vice-président. En 1975, Willy De Clercq, qui était Ministre des Finances, et le Président Albert De Meester, m’ont demandé de rejoindre le Comité de La Gantoise qui était revenue en Division II. J’ai joué quelques matchs en première, sans plus. En cours de saison, j’ai repris l’équipe, nous avons gagné nos huit derniers matchs. Entretemps, je suis allé chercher Norberto Hofling comme entraîneur pour la saison 1976-1977.
UN NOUVEAU DÉPART COMME COACH SALVATEUR…
Allô les pompiers, la maison est en feu ! Cela aurait pu être une bonne boutade si effectivement cela ne s’était pas terminé en fait divers. Comme vous le découvrirai par la suite, partout où James est passé comme coach, il a pratiquement joué le pompier de service à tous les coups. Sauf que cette fois-ci, il a dû faire appel lui-même aux pompiers, les vrais ! « J’habitais à Ostende (1988), j’avais un magasin de vêtements, on a eu un incendie ! C’est comme ça que j’ai connu Eddy Verhelle qui m’a demandé quand je serai Président d’Ostende est-ce que tu viendras m’aider ? Un jour, à deux heures du matin, le téléphone sonne, au bout du fil Eddy Verhelle. James, je suis Président, tu viens m’aider ? J’ai accepté et c’est ainsi que j’ai activement participé à la fusion en le VG et l’AS. On a refait une nouvelle équipe d’Ostende en Division III. Après 15 matchs, l’équipe était 14ème. J’ai repris l’équipe à la mi-saison, nous sommes remontés à la 2ème place et nous jouions le titre avec Harelbeke. A 5 matchs de la fin, j’ai eu 4 joueurs importants blessés. Il me restait 9 joueurs + 4-6 jeunes. Le dernier match pour le titre : Ostende – Harelbeke ! J’avais décidé de dresser un mur de 10 joueurs devant le gardien. A la théorie d’avant-match, les joueurs n’ont pas voulu appliquer cette tactique… Hé coach, on a joué au foot toute la saison, on ne va pas bétonner pour le dernier match. J’ai accepté, on a perdu et Harelbeke a été sacré champion ! J’ai été dégoûté des méthodes d’Harelbeke… ! En 1990-1991, nouveau déménagement vers Aalst. Pendant la saison, lors d’un match St Nicolas – Boom, Boom se fait étriller 4-0. Coup de fil de Boom, j’ai repris l’équipe et j’ai refait des miracles. Œil de lynx, feeling du coach, j’ai surtout remis les joueurs à leur vraie place et surtout rechercher des joueurs complémentaires. Pendant des mois, j’ai fait travailler Roger Lukaku, nous avons été champions et la montée en Division I. Le Président a vendu ½ équipe si bien que nous sommes redescendus aussi vite. Et quand je dis ½ équipe, je pèse mes mots car j’avais de sacrés joueurs : Van Wambeke, De Coninck, Buana et surtout Glenn De Boeck ! D’autant, que lorsque j’ai découvert Glenn, j’ai façonné une équipe autour de lui, je savais au premier coup d’œil qu’il allait devenir un grand…Alors, j’ai téléphoné à mon ami Roger Henrotay au Standard. Je lui ai proposé que Boom devienne un club satellite du Standard. Il a accepté et j’ai reçu 5 joueurs, dont Ernst, Snow (USA) et De Meersman. La première année à Boom, nous avons gagné la Coupe « Ludo Coeck » contre Ekeren, qui avait joué en Coupe d’Europe à Glasgow. En Division I, après 4 matchs, Boom était 2ème, puis ça a été la dégringolade, Boom est descendu, Lommel s’est sauvé mais comment… ? Terminé à Boom ! Je reçois un coup de fil de Courtai, avant-dernier en Division II pourtant entraîné par un entraîneur de renom, un certain Johan ! Le mardi soir, Boskamp signe à Anderlecht, le mercredi matin Boskamp est limogé à Courtrai et le jeudi, Storme devient entraîneur. Il y avait 5 joueurs professionnels dans l’équipe, j’en ai gardé 1 et j’ai viré les 4 autres. Oui, mais le hic c’est que ces Pros hollandais étaient payés par des gens du comité ! Là, j’ai eu un coup de génie, je suis allé chercher les deux jeunes frères chez les juniors et je les ai fait jouer en première. Ça vous dit quelque chose les 2 frères ? Emile et M’Bo M’Penza ! On a terminé 10ème et on s’est sauvé ! ».
Nouveau coup de fil et nouveau changement de cap…
« Après notre première semaine d’entraînement à Boom, on joue contre Lokeren et on gagne 4-1. La semaine suivante, alors que je roule sur l’autoroute, je reçois un coup de fil de Ronny Deschacht, le père d’Olivier, qui était sponsor à Lokeren. Au lieu d’aller entraîner à Boom, tu aurais pu venir à Lokeren… Le temps passe, A la mi-saison, Lokeren, qui avait repris Antheunis, était dernier en Division II. Avec l’accord de Boom, me voilà parti à Lokeren où je découvre une merde totale ! Pendant 3 jours, jeudi, vendredi et samedi, j’ai supervisé les scolaires, les juniors et la réserve. Le samedi après-midi, j’ai organisé un match à 11 contre 1. Et le lendemain, on a battu St Nicolas 1-0 avec notamment trois jeunes qui ont fait leur chemin : Ba (16 ans) qui a joué à Feyenoord et au Japon ; Schollaert qui a joué à Bruges et Ekakia qui a joué à Bruges et à Anderlecht ».
LE STANDARD, MONS, ROULERS ET LE NIGERIA
Une chose est certaine, rencontrer James Storme est certainement une expérience très enrichissante. Non seulement vous avez en face de vous un ancien joueur, un entraîneur technicien et tacticien hors pair, qui ne mâche pas ses mots, qui sait où il est allé, où il va et où il ira. Pour lui, pas question de tourner autour du pot, appelons un chat un chat et même s’il y a des choses à dire, qu’elles soient déplaisantes ou non, et bien il faut les dire, et que la vérité s’en sorte grandie. En fouinant sur internet, j’ai d’ailleurs trouvé une interview de Jean-Louis Donnay datant d’août 1992, et je peux vous dire que 26 ans plus tard, ça n’a pas changé d’un iota ! « Un monde où la mafia et le charlatanisme règnent en maîtres. Je suis sidéré par les sommes qu’on y dépense, pour des entraîneurs souvent nuls, archi-nuls sur le plan tactique. J’ai honte de voir jouer certaines équipes où les entraîneurs se plaignent de l’absence de certains titulaires puis après coup, ils se déclarent satisfait du comportement de leur équipe. Qu’on me donne un jour leurs moyens, je suis prêt à passer la main dans mes affaires pour me consacrer essentiellement au football. Mais il faudra évidemment m’en donner les moyens ».
Mais revenons-en à nos moutons, ou plutôt à notre footeux du jour. Alors James, en guise de conclusion, Pas trop de regrets quand même ?
« Au Standard, j’ai été un peu déçu (voir plus loin), c’est vrai, mais j’ai eu la chance de passer trois belles années avec mon pote, Roger Claesen. A Mons, j’y suis allé par hasard. J’ai rencontré le Vice-président de Mons, on a sympathisé et j’ai accepté le challenge, J’avais notamment un super joueur, Pascal Dias, un français, alliant mentalité, caractère et technique. Quelle mentalité ! Quand je suis arrivé à Roulers, ils étaient derniers en Division II. J’ai mis tout le monde à la porte et j’ai reconstruit une équipe. Quand la politique et le foot s’allient, çà devient une vraie mafia ! Plus tard, nous avons rencontré l’Ambassadeur du Nigéria et le Ministre des sports. Avec quelques amis, nous sommes allés au Nigéria et nous avons ouvert une école de football à Lagos. Après trois ans, nous sommes retournés pour voir… ».
Le mot de la fin, nous le laissons à James:
« Mon plus grand rêve aurait été d’un jour entraîner le Standard, malheureusement mon rêve n’a jamais pu se réaliser et je le regrette très sincèrement. Et puis, sachez que partout où je suis passé, James n’a jamais été limogé ! Je suis toujours parti de moi-même et je suis toujours arrivé quelque part où il y avait quelque chose de bizarre… ».
Nous voilà arrivés au bout de cette nouvelle rencontre qui, une fois de plus, aura dépassé nos espérances. Je tiens à remercier très sincèrement James et son épouse pour leur accueil bien sympathique et le temps qu’ils m’ont consacré, annulant l’un ou l’autre rendez-vous et/ou en repoussant l’heure du Resto.
Merci pour tout et je vous envoie toutes mes Amitiés.
14/04/2018 : Texte Lucien Longree